samedi 13 avril 2013

François Hollande contre le Peuple, le Peuple contre la République

L'heure est grave.
Les semaines de discorde que nous avons vécues, les semaines de discorde que nous allons vivre, ne peuvent que tourmenter ceux qui, comme moi, comme vous, sont conscients de la fragilité de nos institutions.
Les rassemblements se multiplient, à Paris, en province, dans les quartiers si calmes d'ordinaire aussi bien que dans les cités les plus exposées aux mouvements sociaux. Partout, c'est une masse irritée qui se lève, galvanisée par des leaders hargneux.
On le voit, en effet : les ligues d'extrême-droite, les partis d'extrême-gauche, ces parasites nés des tares de notre société, recrutent, plongeant les mains dans la fange des malheureux, et les ressortant pleines de la rancoeur du peuple, et bientôt, peut-être, rougies des batailles de la rue.
Oui, que, le cinq mai, on soit du côté des "broyeurs du système" ou des "casseurs d'homosexuels", on a toujours les mains sales.
 
Mais quoi ? Ne peut-on pas comprendre aussi l'exaspération de ces foules vengeresses qui, dans leur frénésie, mettent en péril la république elle-même ?
Les tupitudes des uns, l'inconséquence des autres, faut-il les ignorer, les considérer avec condescendance, dans le faste des palais et hôtels parisiens ?
Même, à côté de ces fauves répandus dans nos rues, n'y a-t-il pas des hommes et des femmes raisonnables qui défilent, sans s'époumonner, sinon en leur for intérieur ?
Faut-il, dans ces conditions, sans s'émouvoir du trouble de la Nation, poursuivre avec cette impassibilité toute stoïcienne une politique qui rompt si nettement avec les valeurs de notre civilisation, le passé de notre pays, l'héritage de nos aïeuls ?
 
Non !
 
 
M. Hollande, votre calme, votre sang-froid, votre assurance, si louables en période de paix, ne sont, à l'approche de la tempête, plus qu'inertie, indifférence, aveuglement.
On gronde autour de vous : vous ne sourcillez pas.
On réclame la démission de votre gouvernement : vous vous raidissez.
On vous dit : "Gare au peuple !" ; vous répondez : "Légitimité du Parlement".
 
Il faut bien le dire, pourtant : vous avez tort.
En imposant aux Français le mariage homosexuel, vous détruisez les repères de la société, vous bafouez les droits des enfants, vous ouvrez une boîte de Pandore que rien, sinon, peut-être, le courage de vos successeurs, ne pourra refermer.
En mettant en scène l'honnêteté subitement retrouvée des membres du gouvernement, vous couvrez de ridicule la fonction de ministre. Vous êtes voyeuriste, quand vous devriez être démocrate.
En vous soumettant, enfin, aux exigences de Bruxelles, vous ne faites pas honneur à l'esprit d'indépendance de notre pays. Non seulement, rejetant l'héritage gaulliste, vous oubliez l'exception française, mais vous faites pis : vous virez social-démocrate.
 
 
 
La rue : ne pas la mépriser. La rue : savoir l'écouter, savoir l'entendre, avant qu'elle ne se change en vague dévoratrice.
Le cinq mai, c'est l'avenir de la République française qui est en jeu. Renoncez, pour l'amour de notre pays, renoncez à vos projets fous qui ruinent les plus belles valeurs de notre civilisation. Le Peuple manifeste ; c'est son droit. Votre devoir est de veiller à sa cohésion. Ne manquez pas ce rendez-vous avec l'Histoire.
 
 

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